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La résilience civique du Québec…

Les grandes commissions d’enquête et les grandes opérations policières appellent un remède.

Après la Commission Gomery, la Commission Charbonneau!  Les Québécois pourraient sortir plus avilis de cette interminable confession spectacle, voire même ruinés. L’avilissement d’un peuple peut en effet le conduire à la ruine. À quelles conditions pourrions-nous en sortir plus honnêtes… et plus prospères?

Appliquons les remèdes, d’ordre strictement techniques,  qui ont déjà fait leur preuve à New-York. Dans le débat public, on ne va guère au-delà de ces considérations pratiques. Pour aller plus en profondeur et s’assurer d’un résultat plus sûr et plus durable, il faut poser la question suivante : comment insuffler une inspiration à un peuple? Cette question, on se l’est posée à propos de la France d’après-guerre dans l’entourage du général de Gaulle, au début de la décennie 1940, à Londres. C’est dans ce contexte que Simone Weil a dressé une liste des besoins fondamentaux de l’être humain. C’est cette liste, pouvant être assimilée à une liste de valeurs fondamentales, que l’on retrouve dans la première partie de l’Enracinement, ce livre dont Albert Camus a dit qu’il ne pouvait imaginer une renaissance pour l’Europe qui n’en tiendrait pas compte.  :

Le Québec a besoin d’un texte fondateur analogue à la liste des obligations de Simone Weil. Au cours des dernières décennies, ici comme ailleurs dans le monde en Europe notamment, plusieurs ont vu la nécessité d’une charte des obligations. L’Europe a renoncé à cette idée après l’avoir mise à l’étude; elle y a renoncé notamment parce qu’elle aurait provoqué des problèmes juridiques aggravant ceux qui résultent des chartes de droit. Le texte dont il est question ici ─ appelons-le Liste de principes  ─ aurait les avantages d’une charte des obligations sans les inconvénients. Il s'agit d'un projet moral et non politique.

C’est un niveau moral exceptionnellement élevé qui a rendu possible l’essor du mouvement coopératif au début du vingtième siècle au Québec. N’est-ce pas de ce niveau moral que les Québécois ont la nostalgie en ce moment? Il devrait être possible de le faire revivre et de le rendre compatible avec la technoscience et le libéralisme actuel. L’idée de coopération, si proche de celles de responsabilité et de solidarité, occupe enfin sa juste place dans les explications de l’évolution et par suite, dans les morales naturelles qui renaissent en ce moment

L'établissement d'une liste de principes est un projet ambitieux. Comment le mener à terme? Ou bien on adopte la méthode sociologique de la commission Bouchard-Taylor et on aboutit à des choses qu'on sait déjà et qui sont exposées dans un style neutre ne correspondant pas au but visé, ou  bien on emprunte la voie philosophique traditionnelle au risque de n'atteindre qu'un petit nombre de personnes. Nous prendrons le risque d’une approche intermédiaire: un minimum de cohérence et d'altitude assuré au départ par les promoteurs du projet et ensuite des consultations qui leur permettront de tenir compte de l'opinion d'un grand nombre de personnes..  Nous prévoyons une première grande consultation en septembre 2013 auprès des membres de la Société des amis de L'Agora.

Les produits

LE CITOYEN QUÉBÉCOIS, POUR UNE RÉSILIENCE CIVIQUE

Vingt-cinq documents ayant pour thème un principe associé à un aspect de la vie publique : Autonomie (Santé) Appartenance (Territoire)… . Les documents seront d’abord publiés sur Internet, à l’état d’ébauche. L’ensemble, susceptible d’un enrichissement continu, constituera un portrait de la société québécoise vue à travers ses principes de même qu'à travers les personnes, les lieux et les événements et les oeuvres où ils s’incarnent. Il  n'est pas exclu qu'une fois les consultations terminées, les dossiers soient publiés sous forme de fascicules sur papier. Le plan des fascicules est le même pour tous : Principe, Renseignements pratiques, Illustrations, Enjeux, Jalons, Vigilance, Sources

Les principes

«Les principes vivent»(Marc-Aurèle)

C’est le mot valeur qui vient d’abord à l’esprit dans un projet comme celui-ci. Nous lui avons pourtant préféré le mot principe, pour deux raisons. Le mot valeur  certes a ses lettres de noblesse philosophique,  Max Scheler entre autres en a fait un excellent usage; pour cette raison et pour d’autres, comme le fait qu'il a été emprunté au monde de l’économie, ce mot jouit d’un immense crédit sur la place publique. Ce qui aide à comprendre pourquoi son sens a été un peu trop infléchi en direction du relativisme. Le mot valeur se prolonge en effet dans l’esprit des gens par la maxime chacun ses valeurs. Or c’est précisément ce relativisme qui ouvre la porte aux excès comme ceux que dévoilent les commissions d’enquête et les opérations policières. La deuxième raison est liée au rapport très étroit entre l’éthique à la mode et les valeurs. Le mot valeur, surtout quand il est utilisé dans le contexte d’un projet de charte, renvoie à une conception de l’éthique à la fois désincarnée et réductrice.  L’éthique, telle qu'elle trop souvent présentée dans notre milieu, dans l’expression code d’éthique en particulier,  est  en effet une flèche sans élan, elle indique un but sans fournir l’énergie qui permet de l’atteindre. Or l'éthique, comme son ancêtre la morale, ne devient efficace que prolongée par une esthétique de même inspiration. Victor Hugo a bien montré ce lien nécessaire entre l’éthique et l’esthétique dans son poème sur le Temple d’Éphèse

«Ma symétrie auguste est sœur de la vertu [...]
Moi, le temple, je suis législateur d'Éphèse;
Le peuple en me voyant comprend l'ordre et
s'apaise; [...]»

Il est certes possible d’utiliser le mot valeur dans un sens qui invite à prolonger l’éthique par l’esthétique. Dans le contexte actuel, le mot principe, de la même famille que le mot vertu, nous paraît néanmoins plus adéquat. À une époque où le mot valeur n’existait pas encore, le peintre Giotto a représenté dans des tableaux, des vertus, telles la Justice et la Prudence que Thomas d’Aquin avait savamment définies quelques décennies auparavant. (Occasion pour nous d’inviter les artistes à participer à notre œuvre, comme l’a déjà fait notre ami le peintre Marius Dubois.) Dans son sens le plus courant, principe signifie règle morale : avoir des principes. Parmi ses nombreux autres sens, on note celui-ci dans le Trésor de la langue française : «à l’idée de commencement s’ajoute celle de causalité.» Un principe vit et agit.  Un principe n’est pas seulement un point de départ vers la bonne direction, c’est un germe qui croîtra s’il est nourri adéquatement.

Notre projet étant d’associer un principe à une composante de la chose publique, la liste à dresser ne pouvait  être que longue. Comment la réduire pour la rendre plus commode? Puisque que les principes vivent et puisque la menace sous-jacente à toutes les autres en ce moment est le recul du vivant devant le mécanique, nous regroupons nos principes sous trois catégories : La vie, son sens, ses fruits.

Les principes, que nous devrons sans doute modifier en cours de route, sont universels. Ils s’appliquent à toutes les composantes de la chose publique. Nous avons toutefois de bonnes raisons de les associer à une composante particulière. Dans le monde entier, par exemple,  on associe d’abord le principe Responsabilité au développement durable, pour des raisons manifestes.

La liste de principes

Catégories Principes Aspects de la vie publique
     
La vie humaine Admiration Éducation
  Appartenance Territoire
  Cohérence Gouvernance 
  Démocratie Citoyen
  Fidélité Famille
  Incarnation Vie quotidienne
  Prudence Complexité
  Sagacité Premières nations 
  Transcendance  Religion
     
Son sens Dignité Droits fondamentaux
  Égalité Technoscience
  Honnêteté  Travaux publics
  Justice Justice
  Mesure Ressources naturelles
  Partage Économie
  Respect Société
  Responsabilité Développement durable
     
Ses fruits Autonomie  Santé
  Créativité Culture
  Décentralisation Communications
  Harmonie Sport
  Liberté Politique
  Perfection Travail
  Philia Nation
  Solidarité Le Québec dans le monde
     

Jacques Dufresne

Stéphane Stapinsky

Encyclopédie de l’Agora